lundi 8 octobre 2012

CONVERSATIONS

Très Chère Vous,

Il semblerait qu'en me signifiant votre année de naissance
vous ayez voulu qu'en moi cette date fasse sens
à moins qu'il ne s'agisse d'une farouche distance,
de celles qu'on est obligé, parfois, d'établir ou bien de parcourir...

Certes ni vous ni moi n'avons vingt ans !
Quel âge donc faut il avoir pour ouvrir nos placards
quand il suffit, souvent, d'écrire tout simplement
que ce monde nous lasse de ces ignorances crasses,
que pourtant nous surprend son émouvant regard
noyé de pauvres articles et d'insipide paperasse
lorsque chante l'oiseau, quand une fleur éclot.

Bien sûr les rimes sont faciles,
il suffit de rougir et de battre des cils !
Surgissent alors les mots comme autant de larmes
et leur musique en nous, curieusement, nous désarme.

Nous écrivons pour dire, nous écrivons pour rire
nous tricotons des mots, des phrases, des métaphores
Nous écrivons comme d'autres dessinent
font l'amour ou se tuent pour exister encore,
Vous et moi savons cela, que de vie à trépas
il nous faudra maudire
l'épatante acidité du passé qui se débine,
nos mémoires à jamais tatouées à l'encre fine,
et s'avance le temps, et s'étrécit l'espace, pas à pas, pas à pas....

à Marie Louise


2 commentaires:

  1. je me sens interpelée dans ce que j'ai de plus fragile , de plus précieux acec des mots si proches , si justes , si puissants , si émouvants et en cela ... j'ose le dire la vieille dame que je suis sens au fond d'elle même que la petite fille toujours aux aguets se sent comprise et même consolée Marie Louise

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    1. Ces mots sont spontanés. Ils ne poursuivent aucun autre but que l'échange. Notre amitié se nourrit de nos écritures parce qu'elles sont sincères. Et quand j'ai rédigé ce petit texte en version "publique" c'est parce que c'était évident pour moi, avoir la chance de converser avec une dame si digne si fine et si compréhensive, çà se partage !

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